« Disons-le, modestement, Arlt est Jésus-Christ. Étant entendu que l’Argentine est Israël et Buenos Aires, Jérusalem… Arlt est rapide, il prend des risques, il s’adapte, c’est un survivant-né… Arlt est un Russe, un personnage de Dostoïevski, tandis que Borges est un Anglais, un personnage de Chesterton, de Shaw ou de Stevenson… »
Roberto Bolaño
Panorama psychosocial cruel, sensuel, cocasse mais grandiose, le dernier roman de Roberto Arlt est un roman urbain, s’il en est. Buenos Aires y fourmille de millions de femmes et d’hommes engoncés dans une moralité bourgeoise et des comportements automatisés, des hypocrites qui ne savent plus aimer. Balayée par ces foules anonymes et grises, dont l’énergie vitale semble être pompée par l’ascension des gratte-ciels, la ville n’en revêt pas moins pour certains la couleur du destin. Ainsi de la rencontre fortuite entre Irene, collégienne aux yeux fauves, musicienne enchanteresse dont l’innocence est constamment soupesée et Estanislao Balder, ingénieur au grand spleen, adultère philosophe et amoureux existentiel. Oscillant entre arbitraire et nécessité, leur aventure surgit comme un bref météore dans une vie morne.
La Danse du feu est le portrait de l’amour au temps des mégapoles.