Vieillard hargneux et lubrique, Thomas Kapsalis est surnommé « Karavélas » ou « le bourreau » par la communauté villageoise. À la mort de sa femme et en attendant la sienne, Karavélas a l’intention de vivre pleinement, au mépris des conventions sociales. Dévoré par une passion érotique non réciproque pour sa voisine Maria et rendu amer par l’hypocrisie de ceux qui espèrent hériter de lui, il se transforme volontairement en une brute démoniaque – jusqu’à accomplir la prophétie de son sobriquet.
Tableau dévastateur du monde paysan et des sociétés fermées où le mal se propage à grande vitesse, ce texte étonnant frappe par l’intransigeance de son naturalisme : il ne s’agit pas de juger les protagonistes mais d’assister à leur déclin moral, et de souffrir pour eux.
Écrit en 1920, Vie et Mort de Karavélas est l’un des ouvrages les plus importants de la littérature grecque moderne, resté inédit en français jusqu’à ce jour.