Au fil des nouvelles qui le composent, Viens esquisse par touches successives un univers surréaliste, échafaudé par un imaginaire aussi puissant qu’inquiétant. Mais si ces nouvelles épousent la logique paradoxale des rêves, elles se font aussi l’écho d’un mal-être bien réel. Chacun à leur manière, les personnages qui habitent ces pages révèlent leurs obsessions les plus intimes. La solitude, la maladie, la mort, mais aussi l’altérité, l’amour et le couple, sont autant de motifs qui affleurent et reviennent d’un texte à l’autre, avec une insistance envoûtante.
L’écriture, pour Barbara Molinard, fut à la fois dévorante et salvatrice. Si elle écrivit tout au long de sa vie, elle détruisit systématiquement chacun de ses textes – jusqu’à sa rencontre avec Marguerite Duras, qui réussit à la convaincre de se « séparer » de quelques nouvelles, le temps d’en assurer la publication. Viens nous offre ainsi l’occasion unique d’entrapercevoir une œuvre bouleversante et infiniment sensible.