Dans chacune des nouvelles qui composent ce recueil, la violence affleure, implacable, et met au jour les traumatismes engendrés par la Première Guerre mondiale. Zsigmond Móricz, l’une des figures majeures de la littérature hongroise du début du xxe siècle, fut aussi correspondant de guerre, une expérience qui le marqua de façon irrémédiable. Sous sa plume, bourreaux et victimes se confondent et sont autant d’âmes égarées en quête de sens. Mais cette brutalité est aussi le symptôme d’une société qui se débat avec ses propres fantômes : superstitions et mauvais sorts ne sont jamais bien loin, dans une campagne hongroise qui lutte pour survivre et peine à faire face aux bouleversements que la modernisation charrie avec elle.