Milán Füst
À l’instar de nombreux écrivains importants de sa génération tels Babits, Kostolányi ou Karinthy, Milán Füst a participé à l’effervescence artistique autour de la revue Nyugat (Occident) qui bouleversa le paysage littéraire hongrois lors des premières décennies du XXe siècle.
Poète, dramaturge, son itinéraire en tant que romancier est profondément original et méconnu, parce que souvent réduit à un seul chef-d’œuvre, l’Histoire de ma femme (publié en 1942, traduit en France par Gallimard en 1958), qui par son ampleur diffère nettement du reste de sa production romanesque, marquée par une prédilection pour la brièveté. Un seul de ses textes courts est disponible en français : Avent, traduit en 2000 par les éditions Ombres, d’une tonalité plutôt historique et politique.
Dans L’Histoire d’une solitude tout comme dans Précipice (2008, éditions Cambourakis), Füst privilégie l’étude psychologique et les thématiques existentielles, à travers des personnages souvent obsessionnels, tourmentés, en proie à des passions dévorantes, vouées à l’inaccomplissement. Prosateur subtil, facétieux, et parfois retors, Füst manie un art de la digression et de l’audace narrative que ses romans courts illustrent remarquablement.