Schwarz-Abrys
On a peu de certitudes biographiques concernant Schwarz-Abrys aujourd’hui tombé dans un oubli quasi total, il a pourtant connu une véritable heure de gloire après-guerre, comme peintre surtout, mais aussi comme écrivain. À cette époque, la folie est un centre d’intérêt majeur de la scène culturelle et artistique, notamment à travers des mouvements comme le surréalisme ou l’art brut…
Immigré hongrois, fuyant une famille pauvre et nombreuse, il arrive à Paris dans les années 30, travaille, se marie, se lance dans la peinture en autodidacte, et connaît un début de succès au Salon des Indépendants de 1939.
Sous l’occupation, Schwarz-Abrys séjourne à Sainte-Anne : entretenant soigneusement l’ambiguïté sur le véritable motif de son internement (problèmes psychiatriques ou moyen d’échapper aux persécutions nazies), il joue volontairement de son statut d’artiste « fou », s’attirant une gloire réelle mais éphémère.
Entre 50 et 55, il publie 3 livres très remarqués : L’Âne ne monte pas au cerisier, Gentil Chapon touche du bois, et Ni chardons, ni duvets. Présentés comme des fictions, ils semblent bien cependant contenir des éléments autobiographiques, et mettent en scène des épisodes psychotiques ou obsessionnels, ainsi que des souvenirs asilaires.
Des critiques de l’époque le comparent à Céline, à Miller… Mais rapidement, dès les années 60, son nom disparaît des gazettes artistiques et littéraires. Il vivra à Ménilmontant jusqu’à la fin de se vie, en 1990.