Mourir partir revenir. Le jeu des hirondelles

21,00

« En avril dernier, sur le site de l’INA, qui venait de mettre ses archives en ligne, je suis tombée sur un reportage sur Beyrouth en 1984. Les journalistes interviewaient les habitants d’une rue située sur la ligne de démarcation. Bloquée à cause des bombardements dans l’entrée de son appartement – l’entrée était souvent la pièce la plus sûre car la moins exposée –, une femme au regard angoissé dit une phrase qui m’a donné la chair de poule. Cette femme, c’était ma grand-mère. J’étais à Paris et tout d’un coup, sur l’écran de mon ordinateur, ma grand-mère faisait irruption et m’offrait un bout de notre mémoire. Ça m’a bouleversée, je me suis dit que c’était peut-être le moment d’écrire enfin le récit qui me travaillait depuis un moment déjà.
“Je pense, qu’on est quand même, peut-être, plus ou moins, en sécurité ici.” C’est la phrase qu’a dit ma grand-mère en 1984.
C’est une phrase qui s’interroge sur la notion d’espace et de territorialité. C’est une phrase qui résume la raison pour laquelle beaucoup d’habitants sont restés « chez eux » malgré le danger.
C’est aussi la première phrase mon futur album.
Nous sommes à Beyrouth, dans les années 80, au 38 de la rue Youssef Semaani, et plus précisément, dans l’entrée de l’appartement du premier étage.
Comme c’est la pièce la plus sûre de la maison – et donc de l’immeuble, puisque l’appartement est au premier étage – tous les voisins sont là aussi.
Dans cette entrée il y a l’histoire de chacun des personnages, l’histoire qu’ils ont en commun, celle du microcosme qu’ils forment et l’histoire de la moitié de ville que Beyrouth était devenue.
Dans cette entrée, il y a aussi une tenture.
Dans cet intérieur exigu où elle est présente d’abord en toile de fond, elle matérialise petit à petit la guerre qui fait rage à l’extérieur.
Cette tenture est le fil conducteur de l’histoire que je raconte. »

Date de sortie : 02 septembre 2015
160 pages / 24 x 16 cm
21 euros
 ttc
ISBN : 978-2-91658-903-9

  

Auteur·trice

zeina abirached cambourakis

Zeina Abirached

Née à Beyrouth en 1981, Zeina Abirached a fait des études de graphisme au Liban puis à Paris, aux Arts décoratifs. Avec [Beyrouth] Catharsis et 38, rue Youssef Semaani, les éditions Cambourakis ont lancé le catalogue BD. Son album Mourir Partir Revenir, le Jeu des hirondelles, sélection Angoulême 2008, connaît un très large succès public et critique et a été réédité dans une version augmentée en 2020.

Presse/Actualités

« Savoureuse et attachante galerie de portraits […] Le Jeu des Hirondelles est surtout un authentique et oppressant huis clos. Un drame en chambre ou tout se passe hors champ, et dont Zeina Abirached excelle à rendre, graphiquement ; la tension. »
   – Télérama

« Ce Jeu des Hirondelles est un beau livre qui explore la mémoire de la guerre, de la famille et […] pose les questions de l’ailleurs, de l’exil et du rapport au pays quitté, au lointain. »
   – Les Inrockuptibles

« La vie est toujours la plus forte même dans les situations extrêmes… C’est ce que l’on se dit en refermant Mourir, partir, revenir. Le jeu des hirondelles, le chef-d’œuvre de Zeina Abirached. »
   – Le Temps (Suisse)

« Ce titre est un choc typographique. Une petite voiture noire, circulant au bas de la silhouette urbaine d’une page blanche, résume combien la guerre est un vide qui mange la mémoire. »
   – Le Soir (Belgique)

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