« Une histoire bien compliquée », ainsi que l’annonce le narrateur : truffé de surprises narratives, ce court roman est en quelque sorte le reflet de l’agitation, de l’effervescence et de l’angoisse des années qui précèdent et suivent la Première guerre mondiale en Europe centrale.
C’est en même temps l’histoire très simple de l’inépuisable amour d’un homme, solitaire malgré lui, pour une femme aussi adorable qu’infidèle, aussi vive qu’insaisissable, maintes fois perdue et retrouvée, au gré d’apparitions plus ou moins prolongées, sous les identités les plus diverses.
Malheureux dans son commerce avec les hommes en temps de paix (il est historien d’art) comme en temps de guerre (qu’il passe chez les hussards, conformément à ses origines aristocratiques, avant d’être emprisonné pour indiscipline en raison de ses convictions socialistes), le narrateur distrait sa solitude par d’intimes obsessions : Le Caravage, sa mère, ou encore un chien nommé Péter. Mais rien ne pourra venir supplanter son amour absolu et désespéré pour l’unique femme aux multiples noms.