Au tournant du XXIe siècle, Jacques Jouet a inauguré un roman-feuilleton dont Mek-Ouyes est le principal personnage : pendant plusieurs années il s’astreint chaque jour à l’écriture d’un épisode. Publiés d’abord sur le site de POL, ces derniers ont été regroupés en volumes (La République de Mek-Ouyes, 2001 puis Mek-Ouyes amoureux, 2006). JJ souhaitant que ce feuilleton se perpétue à l’infini, il a désigné Ian Monk comme son héritier pour poursuivre le projet après sa mort.
Mais Ian Monk n’a pas attendu d’enterrer JJ, et a décidé d’imaginer « l’adolescence de Mek-Ouyes ».
Dans cet ensemble d’épisodes, la lectrice – les statistiques attestant que l’écrasante majorité des lecteurs est de sexe féminin –, découvre René Pascal-Sylvestre (il s’auto-rebaptisera Mek-Ouyes bien plus tard) sur le point d’entamer son service national. René se retrouve affecté dans la marine, en compagnie d’un certain Aimé d’Eux, avec qui il s’embarque sur le porte-pigeon Charles de Gaulle.
Après une soirée d’accueil au cours de laquelle le commandant leur fera partager les trésors de sa cave, les deux gaillards déchantent en découvrant leurs nouvelles fonctions : nettoyage des fientes pour René, entraînement des pigeons pour Aimé. Lors d’une escale en Angleterre, une rixe dans un pub leur vaut des ennuis avec les autorités : c’est les pieds devant qu’Aimé sortira des geôles anglaises.
Sous le coup d’une condamnation, René regagne son vaisseau et se prépare à faire ses adieux à son camarade, lorsque celui-ci se manifeste in extremis en tapant au couvercle de son cercueil. Embarrassé par ces deux recrues décidément turbulentes, le commandant décide de les abandonner sur le Rocher du diamant. L’obscur caillou perdu dans l’océan abrite en fait des recherches ultra-secrètes dont René et Aimé vont bientôt découvrir la teneur…
Ian Monk se plie avec une jubilation évidente aux lois du feuilleton populaire en gardant la liberté – la crudité parfois – de ton qui lui est propre. Par son ironie mordante et son humour grinçant, ce roman rocambolesque et farfelu prolonge parfaitement l’œuvre de Jacques Jouet.