« Se laisser pénétrer par le songe des choses, ne serait-ce pas découvrir le secret du bonheur ? Qu’est-ce donc que la félicité sinon la faculté d’adopter en quelque sorte l’individualité, les souvenirs de la chose que vous avez sous les yeux ? Voici une orange avec sa peau imprégnée de lueurs. Une fraîcheur nous vient dans la bouche, un parfum vous entoure et vous charme tout à coup. Quand la chair savoureuse écrasée entre les dents fait jaillir ses juteuses délices sur la langue et sur le palais, n’oubliez-vous pas (pour un instant au moins) vos soucis, vos préoccupations coutumières, ne faisons-nous pas un avec l’orange, n’orangeons-nous pas ? »