Pour échapper aux persécutions de la police, Mogorosi Motshumi est contraint de quitter Bloemfontein, sa ville natale, laissant derrière lui sa compagne qui vient de donner naissance à leur premier enfant. À Johannesburg, il espère se fondre dans la foule, mais aussi trouver de nouvelles perspectives pour sa carrière de dessinateur. Nous sommes à la fin de la décennie 1970, et « Jozi » est le creuset d’une extraordinaire effervescence culturelle et politique. Embauché successivement dans deux des plus importants journaux de la presse alternative – The Voice, puis Learn & Teach –, Motshumi devient le premier dessinateur de bande dessinée noir sud-africain à connaître une vraie notoriété. Malgré cette forme d’épanouissement, les difficultés auxquelles il doit faire face restent nombreuses, dans une société où la violence sociale générée par l’apartheid rejaillit impitoyablement sur le destin des individus. Ce deuxième volume autobiographique constitue un témoignage passionnant sur une page décisive de l’histoire de la lutte contre l’apartheid, c’est aussi un récit sans fard, d’une grande sincérité, illuminé par un appétit de vie inextinguible.