Dans Kermesse au Paradis, Birgit Weyhe effectue une plongée dans son histoire familiale, tentant d’éclairer les zones d’ombres apparues lorsque, à la demande d’une de ses filles, elle s’est efforcée d’établir son arbre généalogique.
Retraçant le destin de ses grands-parents, ainsi que d’un grand-oncle, elle découvre des personnalités parfois surprenantes, dont les parcours résonnent de bien des questions propres à un siècle, le XXe, marqué par les tourments historiques mais aussi par un profond bouleversement des mœurs. Comme dans La Ronde, Birgit Weyhe se montre sensible à la lutte des individus pour conquérir leur liberté, et cette reconstitution de la biographie de ses aïeuls est aussi pour elle une manière de s’interroger sur son identité : ses propres souvenirs, heureux ou traumatiques, apparaissent ici et là au gré de la narration.
À travers cet exercice de vérité mené avec une grande empathie, Birgit Weyhe trouve la bonne distance pour parler de douloureux secrets de famille.