Publié en 2009, vingt ans après le soulèvement des étudiants chinois et sa répression sanglante par le pouvoir en place, Oublier Tiananmen évoque ces événements tragiques à travers le regard d’un journaliste italien qui se rend à Pékin pour interroger acteurs et témoins, dans le but de rédiger un article.
Mais au delà de l’intérêt journalistique, les raisons qui poussent cet homme à s’envoler pour la Chine sont également intimes : dans sa jeunesse, il était amoureux de Fu-Chi, fille d’un réfugié politique chinois en Italie. Ils avaient fait le serment de se retrouver vingt ans plus tard place Tiananmen : l’homme ignore ce qu’est devenue la jeune fille, mais une nostalgie irrépressible le pousse à accomplir le voyage…
Le tragique des événements historiques sur lesquels il enquête se mêle au désenchantement d’un amour perdu. Au fil de ses rencontres, le narrateur prend conscience de l’horreur de la répression, mais aussi de l’ampleur de l’oubli qui aujourd’hui l’occulte.
Alternant encre et peinture, noirs et blancs très expressifs, qui font penser au trait de Baudoin ou encore de Baru, et des passages en couleur, Davide Reviati rend hommage au courage des étudiants chinois dans cet album à la fois sensible et précisément documenté.