L’intensité des complicités enfantines – mais aussi celles qui peuvent exister avec les plus âgés –, le plaisir de partager des secrets, leur pouvoir de consolation, sont au cœur de cet album.
Une famille se réunit pour accueillir une grand-mère, de retour à la maison après un séjour à l’hôpital. On voudrait l’ambiance festive, mais l’inquiétude plane : Billiam et sa cousine préférée, complices de toujours, fuient l’agitation des adultes et cherchent un endroit pour réfléchir en paix, pour fixer leurs intuitions et leurs sentiments à l’aide de mots et d’images. Seule leur grand-mère comprend parfaitement leur besoin d’isolement, et leur offre son châle pour abri.
Asa Lind montre comment, malgré les stratégies des adultes qui cherchent maladroitement à les protéger, les enfants devinent tout, comprennent tout, et parviennent, grâce aux ressources infinies de l’imaginaire, à apprivoiser les plus brutales des réalités : la mort d’une grand mère, par exemple.
Il n’y a rien de triste dans cet album émouvant, qui met l’accent sur la continuité créatrice de la vie et le lien entre les générations.