Dans cette version des trois petits cochons, l’ainée de la fratrie est une fille, enfin une cochonne, que ses parents chargent de veiller sur ses cadets lorsque vient l’heure de quitter le foyer familial.
Et effectivement la petite se révèle particulièrement prudente, réfléchie et ingénieuse : alors que ses frères s’arrêtent à la première clairière pour construire, l’un, sa maison de paille, l’autre, sa maison de bois, elle prend le temps de dire « je ne sais pas » avant de décider du meilleur lieu où s’installer.
Puis le loup arrive, souffle sur la première maison… Mais dans la nuit et la confusion, il ne sait plus très bien s’il a avalé le petit cochon, et est bientôt réveillé par une faim redoublée… Attiré par une lueur, il découvre le refuge des trois petits cochons : un grand cercle de feu, qu’il n’osera jamais franchir bien qu’il ait furieusement envie de croquer ces petits porcelets qui se permettent de la narguer.
La ruse de la petite cochonne a vaincu la malédiction : les cochons prospèrent désormais dans la forêt, à l’abri du feu protecteur.
Le travail au crayon de couleur de Chiara Carrer illustre avec poésie cette vision libre et impertinente du célèbre conte.