Un homme si simple et Chalet 1, initialement conçus comme un seul et même livre, sont issus du séjour effectué par Baillon en 1923 dans le service psychiatrique de la Salpêtrière : une même expérience existentielle, une même matière travaillée différemment dans chacun de ces textes.
Un homme si simple est composé de cinq confessions, celle d’un patient interné, Jean Martin, qui monologue, apostrophant tantôt un médecin, tantôt un lecteur imaginaire, revenant sur son passé pour expliquer sa situation présente. Il décrit le parcours d’un écrivain désespérément en quête de « simplicité », incapable de faire face au quotidien, déchiré entre deux femmes, Jeanne et Claire, et surtout dangereusement attiré par la fille de cette dernière, Michette.
Ses angoisses, ses obsessions, sa hantise du bruit surtout, le conduisent droit à l’hôpital psychiatrique, où il espère enfin parvenir à écrire.
On retrouve Jean Martin dans Chalet 1, récit asilaire cette fois, constitué de courts chapitres dans un style beaucoup plus resserré, lapidaire, direct, très dialogué. Une mosaïque de petits tableaux décrivant le quotidien de l’hôpital, des portraits de malades, de médecins, dont l’humour allège la noirceur.