Un hôtel, à la lisière d’une forêt.
La présence des oiseaux, peut-être trop bruyante, trop oppressante : on parle de s’en débarrasser.
Ce décor un peu suranné, pas vraiment situable dans le temps, peut évoquer l’atmosphère d’œuvres comme L’année dernière à Marienbad de Robbe Grillet et Resnais ou Détruire dit-elle de Duras. Cette courte fiction pourrait d’ailleurs se lire comme une forme d’hommage au nouveau roman.
On ne saura très peu, presque rien, des trois personnages réunis dans ce même hôtel. Pierre Lorenz semble fasciné par Orlane Dubois, qui part chaque jour vers la forêt. Mathilde Léger observe le manège, est attirée par l’homme, lui déclare brutalement son désir. Pierre Lorenz est sujet à la narcolepsie, la maladie du sommeil : une trop vive émotion l’endort, il s’absente. Croisements muets, jeux de regards, bribes de conversations, fragilités inavouées : un drame incertain se joue au sein de ce trio, des histoires d’amour et de désir, sans véritable conclusion. Débuté au présent, le texte s’achève au conditionnel, comme pour clore sur une ouverture.