Après une longue absence, l’aspirant écrivain Cosmas retrouve la Crète, sa terre natale qui se relève tout juste de la Seconde Guerre mondiale. Il souhaite présenter à sa famille celle qu’il a épousée, Noémi, jeune femme juive survivante des camps. Leur amour, intense et sincère, est assombri par d’obsédantes préoccupations : Noémi est hantée par l’horreur de l’extermination tandis que Cosmas, face à la menace d’une nouvelle guerre, nourrit de profondes interrogations, existentielles et politiques. Ne pouvant se résoudre à demeurer un simple observateur du désastre, il souhaite se faire le scribe pacifiste de temps nouveaux. Il part, seul, en Angleterre pour y amorcer une œuvre, littéraire autant que politique, au contact d’intellectuels du monde occidental animés par les mêmes grandes espérances. Là, confronté au dilemme entre l’amour et l’écriture, la chair et l’esprit, Cosmas trouve un chemin pour répondre à la puissante aspiration à l’ascension qui l’anime depuis toujours.
Ce roman à forte dimension autobiographique, longtemps ignoré, a été composé en 1946, à Cambridge. Questionnant la compatibilité des engagements politiques, artistiques et spirituels, mais aussi la possibilité d’une paix mondiale, L’Ascension constitue la matrice éclairante des grands romans ultérieurs de Nikos Kazantzaki.