Dans la touffeur de l’été corfiote naît entre Andréas, héritier d’une lignée de notables ruinés, et Rini, aînée d’une famille d’ouvriers, un amour impossible, corrompu par la nécessité et par des idéaux divergents.
Tandis que la mère de Rini, l’honnête et laborieuse Epistimi, s’échine à la fabrique locale pour constituer sou après sou la dot de ses filles et maintenir vaille que vaille la respectabilité de sa maison, Andréas, lui, oscille entre la blonde candeur de Rini et l’irrésistible attrait de l’argent ; et, voulant préserver son honneur, il met en péril celui de sa bien-aimée…
Dans ce roman d’une étonnante actualité, Constantin Théotokis (1872-1923), traducteur en grec moderne de chefs-d’œuvre de la littérature universelle (Schiller, Goethe, Shakespeare, Virgile…), dénonce les mœurs politiques de son temps ainsi que l’oppression du peuple par la classe dirigeante.
Son œuvre, qui relève du naturalisme sans y être réductible, annonce déjà une écriture moderne proche par certains aspects de celle de James Joyce ou Virginia Woolf.