Où l’on retrouve, sous la fine plume hongroise de Frigyes Karinthy, l’ami Gulliver revenu depuis belle lurette de sa première aventure swiftienne à Lilliput : enrôlé au service de sa Majesté, précipité en plein conflit mondial, miraculeusement transporté au pays des Sollasis, confronté à un peuple d’êtres inorganiques au langage purement musical, Gulliver prendra lors de ce cinquième voyage la mesure de la disharmonie qui règne entre les hommes.
Publié en 1916, ce court récit de science-fiction ironique témoigne une fois de plus du génie visionnaire de Karinthy, de son goût pour les spéculations morales et métaphysiques rehaussées des couleurs d’une inépuisable fantaisie.
Farémido frôle l’air de rien de très sérieuses questions, celle de la nature du langage et de la musique, de notre rapport à la technique, ou de la propension de l’humanité à l’auto-destruction…
Sur un mode résolument désinvolte, comme un pied de nez aux grimaces de l’Histoire.