« Échos illusoires du luth » et « Le goût en héritage », les deux nouvelles étincelantes d’esprit qui composent ce recueil, ont comme toile de fond la guerre russo-japonaise de 1904-1905. Tandis qu’au loin les chiens féroces des impérialismes sont lâchés et que des hommes s’entre-exterminent, les personnages de Natsume Sōseki flottent dans une temporalité ouatée, tâtonnent à la recherche d’évanescences ou de connexions souterraines, observent l’ombre de la mort en eux-mêmes. Fantômes et corps réels se frôlent dans un présent aussi douloureux que fascinant, densifié par une écriture lumineuse à la croisée du réalisme et de l’onirisme, du mordant de la satire et de la fureur du lyrisme.