Seuls trois romans de Beppe Fenoglio ont été publiés de son vivant, mais un certain nombre d’écrits inachevés ont également été retrouvés après sa mort. La Permission regroupe ainsi deux séries de textes, l’une datant de 1956 et l’autre de 1961, issus des manuscrits, notes et brouillons laissés par l’auteur. Qu’il soit directement question de sa famille ou plus largement des paysans aux côtés desquels il vivait, ce sont les terres des Langhe qui servent de trame de fond à cette âpre épopée paysanne. Faisant résonner les paroles, les dialectes, les invectives de voisins et les histoires de familles, c’est toute une mémoire orale qui s’inscrit dans ces pages, miroir bien vivant d’une existence ancrée dans ces territoires ruraux. En contrepoint se dégage en outre une réflexion pleine de gravité sur la guerre, sa nature et sa nécessité, qui traverse toute l’œuvre de Beppe Fenoglio tant il s’y est opposé sa vie durant.