Mara est frivole, désinvolte, insoumise.
À l’orée de l’âge adulte, l’adolescente trouve le temps long dans son pauvre village de Toscane. Depuis que son frère maquisard s’est fait tuer à la guerre, sa mère ne parle plus et son père, porté sur la bouteille, se consacre jour et nuit à sa petite section du parti communiste. Désœuvrée, elle aimerait voir du pays, mais son horizon se borne à l’unique rue de Monteguidi, sur laquelle s’ouvre la fenêtre de leur petite cuisine sombre.
Aussi, lorsqu’en 1945, un jeune résistant taciturne, ami de son frère, vient lui remettre un cadeau, c’est l’aventure qu’elle imagine frapper à sa porte. Mais son désir, sa beauté et son rire, majestueusement portés à l’écran par Claudia Cardinale dans le film de Luigi Comencini, se heurtent à la timidité et à l’obsession d’Arturo : se venger des fascistes.
À la fois crue et infiniment juste, la finesse d’écriture de Carlo Cassola lui valut le célèbre prix Strega en 1960.