Publié en 1931, Le vin de longue vie est à la fois une merveilleuse fable hédoniste et un impitoyable tableau de la société rurale moldave au début du XXe siècle.
Parfaitement composé, dans une langue élégante et précise, ce court roman évoque la rencontre d’un jeune homme, le narrateur, magistrat fraîchement nommé dans une bourgade, et du mystérieux boyard Manole, dont la longévité exceptionnelle et le mode de vie supposé excentrique et débauché excitent la jalousie de toute la bonne société provinciale. Par ses qualités d’âme, sa droiture, son goût pour la lecture – la poésie française en particulier – le jeune homme gagne l’amitié et la confiance de Maître Manole, qui va peu à peu lui révéler ses secrets de vie, dont la teneur explique l’isolement auquel le vieil homme se tient.
« Se garder des sots » est en effet l’un des préceptes fondamentaux d’une forme de sagesse approfondie tout au long de son existence, de même qu’une attention de tous les instants apportées aux beautés de la nature, libérée de tout mysticisme.
Enfin, Manole conserve dans sa cave une cuvée toute particulière, fruit de ses amours fulgurantes avec une jeune tzigane. Dans un ultime moment de révélation, le vieil homme partagera avec son ami un verre de ce vin de longue vie, qui le renvoie aux heures les plus intenses mais aussi les plus dramatiques de sa jeunesse.
Un magnifique récit initiatique, qui exalte les vertus de la passion comme de la contemplation.