Antanas Garšva est liftier dans un grand hôtel de Manhattan, mais aussi poète. Depuis quelque temps, il est en proie à d’obsédants tiraillements. Son travail le transforme peu à peu en un véritable automate et son histoire d’amour avec la mystérieuse Elena chancèle. Tout ce qu’il voudrait, c’est pouvoir écrire. Or Garšva est aussi victime d’étranges malaises, qui affluent par vagues, à l’image des fantômes de son passé qui ne cessent de revenir le hanter. À sa suite, il nous entraîne dans un tourbillon de souvenirs, de sa petite enfance en Lituanie jusqu’à son exil à New York, nous faisant entrapercevoir par petites touches sa vie, qui se fissure et s’ouvre sur des crevasses abyssales. Toutefois, si Garšva nous laisse naviguer à vue dans les tréfonds de son âme, il ouvre aussi en grand les portes d’un imaginaire foisonnant et fantasque, peuplé d’incroyables créatures mythologiques. Et à mesure que l’identité d’Antanas Garšva se diffracte, se dessine en creux une réflexion étourdissante sur la création littéraire et ses multiples sources d’inspiration. Devenu culte en Lituanie, Le Linceul blanc est un roman d’une puissance infinie, sur la folie, le sexe, les souffrances de l’exil, ainsi qu’une troublante déclaration d’amour à la littérature.