Au commencement était la fin se présente comme un retable – profane – dépeignant le Paradis, l’Enfer et Le Purgatoire.
Une comédie divine en trois actes qui s’ouvre sur l’histoire ou le livre – de Job – d’Ellerbee. Commerçant de spiritueux à Minneapolis, Ellerbee, en bon, trop bon Samaritain, se voit presque logiquement assassiné à la veille d’un départ en vacances bien mérité. Après un bref échange d’amabilités avec Saint-Pierre devant le Portail de perles du Paradis, le brave homme se voit injustement voué à la damnation éternelle, une méprise du « Seigneur de l’Embuscade » qui se soldera par une explication divine.
En Enfer, au fond du trou, Ellerbee passe le témoin narratif à Ladlhaus, le complice de son meurtrier. Agacé par l’un des damnés, voisin de Ladlehaus, qui lui demande « M’sieur, M’sieur, y a-t-il une Vie avant la Mort ? » Dieu se trompe à nouveau et anéanti Ladlehaus, l’envoyant, désincarné, passer l’éternité au Purgatoire : une tombe, non loin du banc sur lequel Quiz, l’homme moyen, gardien de stade souffrant d’hypertension, vient avaler ses déjeuners diététiques. Le dialogue s’installe entre les deux hommes, et tourne mal entre le vivant et le mort.
Excédé à la fin – par l’insatisfaction intemporelle de ses ouailles comme de ses proches – Jésus, Marie, Joseph font partie du spectacle eux-aussi – , c’est un Dieu déçu de n’avoir jamais trouvé Son public qui annonce à la manière d’une interrogation surprise, Son Jugement dernier.