Orville Hollinday Senior voue une haine sans bornes à son fils, Orville Hollinday Junior, que le lui rend bien – et n’a d’ailleurs qu’une ambition, tuer son père avant de partir pour l’Ouest et s’établir dans l’immense station service de Little America, l’endroit où tout le monde finit inévitablement par passer, et où l’on prend la vraie mesure de l’Amérique : « Des voitures. De la nourriture. Des cieux immenses et bleus. La libre entreprise. »
Après quelques détours professionnels et tentatives pour faire sauter les Cadillac successives de son père, Orville Junior atterrit effectivement à Little America et devient même propriétaire de sa propre pompe à essence, tandis que chez ses parents, entre coucheries et magouilles culinaires, rêves en Technicolor et déboires nucléaires, tout fout le camp… pour converger, dans une électrisante apothéose, vers la petite ville de Squash, non loin de Little America, en pleine frénésie patriotique.
Farce œdipienne des temps modernes, Little America est une satire aussi drôle que virulente du modèle américain qui inscrit Rob Swigart dans la droite lignée de Ken Kesey, Joseph Heller ou encore Kurt Vonnegut.