Cincinnati, les années 60.
Alexander Main est un bailbondsman, un marchand de liberté. Ses clients ? Truands, petits malfrats et autres égarés aux prises avec la justice, pour lesquels il se porte garant, faisant son beurre des commissions proportionnelles au montant des cautions. Un métier un peu louche qui demande du flair, car il ne faut pas se tromper de client, repérer celui qui pourra payer, qui ne cherchera pas à faire faux-bond au moment du procès. Du bagout aussi, pour mettre tout le monde dans sa poche, escrocs, avocats, flics, juges : la petite routine pittoresque et perverse de la justice américaine, la bonne vieille danse de l’argent et de la loi. Et enfin, il faut de la poigne, être prêt à faire parler la poudre, à faire respecter ses intérêts.
Incroyable bonimenteur, Main est un personnage complexe, imprévisible, un malin mélancolique, un drôle de type qui fait de drôles de rêves. Il tyrannise gentiment son assistant, Crainpool, terne gratte-papier dont la fadeur se révélera trompeuse…
Vive, magistralement rythmée, la langue d’Elkin entraîne le lecteur dans une irrésistible fête verbale, d’une drôlerie et d’une intelligence savoureuses.