En route pour l’Inde, le narrateur de cette comédie british d’une désopilante étrangeté décide de planter sa tente dans un banal patelin de Lake District, histoire de prendre un peu de repos.
Funeste inspiration : du jour au lendemain, l’aimable motard va être réquisitionné par Tommy Parker, le sinistre propriétaire du camping. Progressivement retenu – en esclavage ? – par des tâches diversement absurdes – « Vous savez manier le pinceau, non ? Vous avez déjà ramé ? Qu’est ce que vous valez avec un marteau et des clous ? Et en plomberie ? Nous aimerions vous enrôler dans l’équipe de fléchettes… » –, notre voyageur se voit contraint d’ensevelir ses rêves hindous sous de grandes quantités de peinture verte…
Sans parler du carillon fantomatique de la camionnette du marchand de glaces qui joue en boucle Il pleut, il pleut bergère ; du cliquetis angoissant des bouteilles de Deakin, le livreur de lait surmené ; du concert mélancolique de milliers de mouettes invisibles… Ni trop savoir que dire de Gail, la fille-nymphette de Tommy ; de Bryan, perpétuellement affublé d’une couronne en carton argenté ; des Pickthall, mal embouchés de père en fils, et des autres…