À près de quatre-vingt-huit ans, Anna a vécu toute son existence dans la ferme où elle est née, dans la campagne norvégienne. De retour après une hospitalisation, elle est alitée dans la chambre d’ami de sa propre demeure, celle qui a accueilli tant de nuits de noces, de naissances et de trépas, berceau de tant de souvenirs familiaux dont elle, seule héritière de la propriété, est la dépositaire émue. Depuis ce lit à baldaquin séculaire, c’est le récit d’une vie pleine, ses moments fondateurs, les rencontres exceptionnelles qui l’ont agrémentée mais aussi certains secrets qui ressurgissent tels des éclats de sensations brutes sous la langue ciselée d’Hans Herbjørnsrud. À travers ce puissant flux de pensées transparaît également un questionnement sur la place des femmes dans cet environnement rural et la possibilité d’une transmission de leur expérience.