Condensés en une seule nuit, les événements, aussi tragiques que réjouissant, qui constituent la trame de Nuit de Printemps (publié en Norvège en 1954, quelques années avant les immenses Oiseaux et Palais de glace) interrogent tous la place de l’individu dans un Grand Tout, à la fois humain et non animé, matériel et atemporel, réel et fantasmé.
À travers l’histoire d’un frère et de sa sœur plongés par hasard au cœur d’un drame familial et transformés, du haut de leur adolescence, en médiateurs de conflits qui leur échappent, on retrouve les thèmes chers au « plus grand magicien que la Norvège du siècle dernier nous ait donné » : l’amour et la mort côtoient le rêve et la vie intérieure, la nature constitue cette éternelle échappatoire pour des personnages qui ont peine à trouver leur place dans une communauté humaine souvent ingrate.