Convoqué au commissariat suite à une altercation avec des voisins, l’écrivain J. P. Cuenca apprend qu’il est officiellement mort : un dossier à son nom fait état de son décès, en juillet 2008, dans un squat de Lapa, quartier bohème de Rio de Janeiro.
Cet événement surréaliste – mais authentique – n’en finit plus de le hanter. Quelles raisons ont bien pu conduire un inconnu à le déposséder ainsi de son identité ? Tandis qu’il enquête sur sa propre mort, Cuenca perd pied : le réel tout entier se met à vaciller.
D’autant que Rio elle-même change de visage. Aménagée à leur main par des affairistes voraces et des politiciens corrompus, ripolinée à marche forcée (J. O. et Coupe du monde de foot obligent), elle perd son âme : le cocktail répression-spéculation-gentrification a supplanté la caïpirinha…
Polar politique halluciné, réquisitoire acide contre l’« hédonisme de guerre » d’une société superficielle, mise en abyme drolatique et (auto)portrait impitoyable de l’écrivain en imposteur : le franc-tireur Cuenca signe ici un livre corrosif et vertigineux.
Le grand roman du Brésil post-olympique.