Une véritable égalité des chances de survie passait par une inégalité des efforts requis de chacun.
Deuxième volet des Hommes de L’Émeraude, la vaste fresque prolétarienne de Josef Kjellgren, « La Chaîne d’or » suivi de « Des hommes, des camarades » et de « Et maintenant, à la mer », relate le sort des naufragés du cargo à vapeur suédois. En taillant le portrait de ces hommes dans une dignité pluriséculaire de marin et par de brèves et oniriques incursions dans leur passé, ce livre rend justice à ces grandes et fragiles existences. Faits de chair et d’écume, ces êtres aimantés par la mer sont surtout animés par un esprit de solidarité tel qu’il ébranle l’imaginaire – et tient lieu de leçon de morale sociale.
L’histoire, inépuisable, des hommes de L’Émeraude, revêt la densité saisissante d’un réel vécu, rugueux, hostile : celui de la classe laborieuse dont Josef Kjellgren, marin et écrivain autodidacte, était issu.