Tijuana fait régulièrement la une des médias occidentaux en raison de son nombre très important de féminicides, en lien avec un narcotrafic hyperviolent. Dans cet essai vigoureux, Sayak Valencia, activiste et chercheuse transféministe décoloniale mexicaine, montre comment la source des violences au Mexique et dans d’autres parties du monde précarisées se trouve au cœur même du projet capitaliste néolibéral, et analyse la porosité entre le capitalisme et les mafias. Elle propose, pour s’attaquer au machisme et à l’hyperviolence des hommes subalternes, de former une alliance de tous les « devenirs-minoritaires » en vue de construire, avec les outils du transféminisme, de nouvelles masculinités affranchies du pouvoir hétéropatriarcal, et de permettre à toutes les personnes – hommes, femmes, personnes queer – des communautés subalternes de sortir de l’humiliation postcoloniale pour retrouver ensemble une dignité politique.